Teptarios Aidiíotaitos
Marginalités et subcultures du passé dans le sous-continent européen. Hiérarchies, exclusions, sont dans une certaine mesure issues des représentations indo-européennes du cosmos, et ont été exacerbées par le monothéisme. Dans la mesure où nous héritons de ce passé, il convient de nommer cette part opprimée marginale ou anathématisée de nous-même, avant de revisiter éventuellement les mythes du passé hostiles ou favorables à un cosmos pluriel.
mercredi 21 janvier 2015
lundi 21 février 2011
exluto: évasion
vratá, śūdrá, kŗśņa, tvac, dāsa, dasyú: définitions des termes sanskrits
Gérard Huet, Héritage du Sanskrit Dictionnaire sanskrit-français :
vratá n. règle, observance ; sphère d’action ; manière de vivre, conduite ; devoir | vœu ; pratique religieuse, chasteté | jour de jeûne rituel — f. vratā ifc. qui ne mange ou ne boit que|| lat. verbum; ang. word ; fr. verbe.
śūdrá m. soc. homme de la 4e classe, serviteur — f. śūdrā soc. femme de classe śūdra, servante | pl. śūdrās soc. la classe [varņa] des serviteurs.
kŗśņa a. m. n. f. kŗśnā noir, bleu-noir. — m. couleur noire | myth. np. de Kŗśņa “le Noir”, divinité multiforme ; à l’époque védique, asura représentant les peuples dravidiens, il est de couleur noire ; 9e avatāra de Visnu […]
tvac [tvakś] f. [nom. tvak ; en comp. tvaca] peau ; écorce | phil. [sāmkhya] le sens [buddhīndriya] tactil ; son régent [niyantŗ] est Vāyu ; la perception [tanmātra] associée est le toucher [sparśa].
dāsa [relié à dasyu] m. esclave, serviteur | pêcheur | soc. [“serviteur de Dieu”] forme des noms de dévots du courant dévotionnel [bhakti] de la tradition vaiśava — f. dāsī femme esclave servante | femme de pêcheur.
dāsya [-ya] n. esclavage, servitude.
dasyú [das-yu] m. ennemi des dieux, impie | sauvage, barbare ; voleur, brigand, scélérat ; hors caste, manant ; syn. dāsa.
dimanche 20 février 2011
shûdra, 4e varna dans le Mânava-dharma-shâstra
mercredi 16 février 2011
Dasa, Dasyu, Asanah, Krishnatvac dans le Rg Veda, par le blog Indian Perspective
dāsá-, *deywốs, ciel diurne, auroral, nocturne, selon J. Haudry
Jean Haudry, Les Indo-Européens, Que Sais Je :
p.123 :
« Indra, le dieu blond (hári-), donne aux guerriers aryens la victoire sur leurs adversaires à la peau sombre, les dāsá- • sans nez ", race des ténèbres, démoniaque, comme les Fomore de la légende irlandaise. »
p. ?? :
« Au commencement, les dieux guerriers ont eu à lutter contre un ou plusieurs adversaires démoniaques pour permettre aux eaux de couler au soleil de briller, etc. Aujourd’hui encore le combat se poursuit et durera jusqu à !a crise final. »
p.72 :
« A) Les dieux indo-européens se nomment *deywốs « ceux du ciel diurne », désignation qui remonte à une époque où le Ciel-diurne dyéw-pHtér- était le premier de tous les dieux. Il a perdu cette primauté là où il est resté ciel (ainsi le Dyaúh védique), tandis que son nom passait au dieu souverain chez les grecs (Ζεύς) et les romains (Jūpiter). Aux *deywốs célestes et diurnes s’opposent les démons habitant du Ciel-nocturne ou Enfer. Cette cosmologie liée initialement à la cosmologie des cieux tournant (p. 33) se prolonge dans les différents dualismes opposant dieux et démons, comme le mazdéisme iranien. La terre mère est, dans le dernier état de cette théologie, l’épouse du « ciel », mais plus anciennement, elle a été d’abord l’épouse d’un Ciel-nocturne noir auquel a succédé le Ciel-diurne blanc après le bref règne d’un Ciel-auroral ou crépusculaire rouge.
B) Le Véda et le folklore baltique conservent le souvenir d’une Aurore démoniaque à qui il a fallu arracher le soleil. Mais dans un état plus moderne de la mythologie, l’aurore, « fille du ciel-diurne (2), est du côté de celui-ci dans le combat quotidien qui l’oppose aux ténèbres. Tel est, comme l’a montré G. Dumézil (3), la signification du curieux rituel romain de Māter Mātūta dans lequel les matrones choient leurs neveux et chassent une servante, images de la bonne Aurore qui guide les premiers pas du soleil, fils de sa sœur la Nuit, tandis qu’elle repousse la Ténèbre démoniaque.
C) Deux groupes de témoignages concordants montrent que le Soleil a été, avec le Ciel-diurne, le grand dieu de la plus ancienne religion des lndo-Européens. […]
mardi 15 février 2011
Elutach in Les Druides par C. J. Guyonvarc'h et F. Le Roux
Christian J. Guyonvarc’h, Françoise Le Roux, Les Druides, Ed. Ouest France, 4e éd. revue et augmentée, 1992., pp. 385-386 :
["] elûtach, elûdach, elôdach, elûidech, elûthach, elûithech : adjectif substantivé issu du nom verbal elûd, elôd, elâd (de as-lui) qui désigne le fait de « partir, s’en aller, s’échapper, s’enfuir ». Le mot s’applique expressément à un « fugitif » et, en définition juridique, à quiconque se met hors-la-loi en se soustrayant à toute contrainte ou à toute obligation légale. C’est le cas des voleurs ou des criminels en fuite : ils ne sont plus protégés par aucune loi ; aucune composition n’est due pour le meurtre de l’un d'entre eux et personne n’a le droit, sans devenir lui-même un elutach, de leur donner aide ou asile. La définition est exactement semblable à celle que César donne, pour la Gaule, de ceux qui sont rejetés de toute la société parce qu’ils ont encouru, de la part des druides, l’interdiction des sacrifices (voir p. 79). ["]
p. 79:
["] En Irlande, le refus d’obéissance ou elud « fuite » était gravement sanctionné par une malédiction. Le fuyard ou elutach perdait tous ses droits civils et religieux et quiconque lui accordait l’hospitalité payait l’amende : cinq bêtes à cornes plus, le cas échéant, le montant de ses dettes: « Les filid lui refusaient leur ministère et déclaraient que ni dieu ni homme ne lui devait rien » (75). Le texte législatif est formel et, selon l’expression de d'Arbois de Jubainville: « La notification précède la saisie dans le cas d’une personne de rang inférieur, hormis si elle est faite par des personnes de rang supérieur. Dans ce cas le jeûne précède la saisie. Quiconque ne donne pas une garantie à la saisie est un fuyard (elutach) envers tout. Celui qui néglige tout n'est payé ni de Dieu ni des hommes » (76).
L’équivalent gallois, exceptionnel pour des faits d’un tel archaïsme, est dans le Mabinogi de Math : après avoir violé Goewin, « porte-pied » du roi Math, Gwydyon et Gilwaethwy se tiennent à l’écart de la cour et continuent à circuler dans le pays « jusqu’au moment où il fut interdit de leur donner nourriture et boisson » (77).
La Gaule nous informe quant à elle de la conséquence religieuse pure, la plus intéressante : l’interdiction des sacrifices (B.G. VI, 14: sacrificiis interdicunt) et la comparaison la plus exacte est certainement celle du tribunal ecclésiastique médiéval fulminant l’anathème puis abandonnant le coupable au bras séculier.
[...]
(75) Ancient Laws of Ireland I, p. 112.
(76) D’Arbois de Jubainville, op. cit. [= Etudes sur le droit celtique I, Paris, 1895, 388 pages, II, 270 pages.] pp. 329-330.